Cultures d'hiver Les interventions fongicides se rapprochent
Les conditions climatiques sont favorables depuis plusieurs mois aux maladies fongiques sur cultures d'hiver. A la sortie de l'hiver, Luc Lorin, agriculteur à Digny (28), fait le point sur l'état des cultures et le dévéloppement des maladies.
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Depuis plusieurs mois, la météo est favorable au développement des maladies. Comme le montre le graphique des températures à Beauvais (source cpc.ncep.noaa) elles ont été en dessous des normales depuis le 1er octobre une vingtaine de jours. Le temps est actuellement plus doux avec des températures de 3 à 5°C au dessus de la normale. En ce qui concerne le cumul des pluies depuis le 1er octobre, celui-ci est positif comme l’illustre le graphique (source cpc.ncep.noaa). Depuis le 1er octobre, l’excèdent de pluie reste à peu prés égal à 60mm.
Cumul de pluie sur Beauvais depuis 1 an : cliquer ICI.
Evolution des températures sur Beauvais depuis 1 an : cliquer ICI.
Toutes ces conditions sont favorables à l’évolution des maladies sans aucune exception. Je souhaitais donc faire le point sur les maladies du blé, de l’orge et du colza.
- Le blé
Piétin
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En ce qui concerne la septoriose, elle n’est pas préjudiciable à ce jour, mais l’inoculum de départ commence à être en grande quantité sur les feuilles de bases. Il ne faudra pas beaucoup de millimètres de pluie au stade 2 noeuds pour rendre la situation explosive au stade 2 nœuds.
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L’oïdium est beaucoup plus présent sur les feuilles de base que les années précédentes, c’est normal à cette époque. A partir du stade 2 nœuds, il sera important de surveiller particulièrement cette maladie. A cause des densités élevées, il y a de fortes chances que l’oïdium y trouve un microclimat favorable à son développement.
Oïdium
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Les rouilles risquent cette année de faire parler d’elles de bonne heure. Au mois de décembre, je prévoyais une apparition possible à partir de la fin mai en région Centre. La date serait avancée d’une quinzaine de jours si les conditions météo lui sont favorables jusque là. Il ne serait pas impossible de voir de la rouille jaune vers la mi-avril dans certains départements cette année. Les fortes pluies que nous venons d’avoir ont lessivé les pustules de rouilles mais d’ici une dizaine de jours il sera facile de trouver des pustules de rouilles dans vos parcelles surtout sur des variétés sensibles.
Rouille brune
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La résistance variétale évolue d’année en année car les différentes souches de rouilles évoluent et sont donc susceptibles de contourner la résistance variétale. Donc la vigilance s’impose cette année.
- L’orge d’hiver
Comme pour le blé, la météo a été favorable au développement des maladies pour cette culture. Il n’est pas rare d’observer dans toutes les parcelles une panoplie de maladies. L’helminthosporiose, la rynchosporiose et la rouille naine sont déjà présentes en grande quantité.
L’helminthosporiose est une maladie dont la durée d’incubation est assez longue, et peut parfois cacher des niveaux de contamination très élevés. Elle est favorisée par des hygrométries et des températures élevées. Attention l’inoculum est présent en grande quantité.
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La rynchosporiose est favorisée par des températures fraîches et de la pluie. Elle monte sur les étages foliaires supérieurs par l’action des éclaboussures dues à la pluie. Donc si le temps reste sec, il n’y aura pas d’évolution.
L’année dernière à cette époque, nous n’avions pas de présence de rouille naine dans les parcelles contrairement à cette année, ce qui indique bien la précocité de l’année en terme de rouilles. Le premier fongicide quasi systématique sur variété sensible limitera le développement de l’épidémie.
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- Le colza
A cette époque, la maladie à venir la plus préoccupante sera le sclérotinia, au stade début floraison. Il faut savoir que les conditions climatiques de fin février et début mars ont été très favorables à la formation d’apothécies sur les sclérotes. Leur formation nécessite une humidité du sol et des températures avec un optimum entre 15 et 20°C. D’autres critères climatiques rentrent également en compte tels que le rayonnement et l’humidité relative. Des conditions de sécheresse sont défavorables à leur formation.
La météo qui va suivre sera très importante sur la libération des ascospores puisque l’humidité relative est très importante pour le déroulement de l’épidémie. Si ce critère est favorable dans les semaines à venir, il y a de grandes chances que les niveaux de pétales contaminés soient assez importants.
Seule la météo dans les semaines à venir fera la différence sur la suite des événements quelque soit la maladie. Pour cela je vous donne rendez-vous dans quelques jours pour les prévisions météo à long terme que je remettrai à jour. A l’heure où j’écris, de grandes surprises nous attendent au niveau climatique dans les semaines à venir, les modèles sont divergents les uns des autres.
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